Quels sont les impacts de la loi Climat & Résilience sur les secteurs de la mode et du luxe ?

Le e-commerce s’est imposé durant la crise sanitaire comme un canal incontournable pour toutes les entreprises, avec une croissance de 8,5% en 2020 par rapport à 2019. En outre, les Français n’ont jamais été aussi nombreux à commander en ligne avec près de 42 millions de cyberacheteurs en 2021 soit 129 milliards d’euros de ventes.

En parallèle, les inquiétudes sur les conséquences néfastes de l’e-commerce se sont amplifiées. D’une part, les consommateurs sont de plus en plus conscients de l’impact de leurs achats en ligne sur l’environnement et la société, et favorisent les entreprises faisant preuve de responsabilité en proposant des alternatives durables. D’autre part, la RSE est considérée comme une priorité pour 90% des sites e-commerce qui augmentent sans cesse leurs investissements dans ce domaine ; en témoigne la Charte pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne.

C’est ainsi que les initiatives en faveur de la responsabilité sociétale des entreprises se multiplient en ligne afin de consommer de manière plus raisonnée.  Désormais, la RSE se retrouve sur l’ensemble de la chaine de valeur : de la fabrication du produit, à la commercialisation, en passant par la préparation de commande, la livraison et enfin la seconde vie.

Retour sur 5 façons de concilier e-commerce et RSE, avec des cas d’usage concrets chez certains grands noms de la mode et du luxe.

 

1. La traçabilité du produit

Tout parcours client débute par la reconnaissance d’un besoin et la recherche d’informations (voir notre article sur les enjeux de traçabilité à travers le cycle de vie d’un diamant) . Or le recueil d’informations concernant la chaîne d’approvisionnement, des matières premières au produit fini, peut s’avérer complexe voire impossible pour des consommateurs qui placent désormais la transparence au centre de leurs préoccupations. Au-delà de cette exigence des consommateurs, les marques considèrent ce travail nécessaire en raison des réglementations qui se mettent progressivement en place au niveau français et européen. C’est le cas par exemple de la loi « Anti-gaspillage pour une économie circulaire » dite AGEC qui enjoint les entreprises à revoir leurs modes de production et à connaître parfaitement leur sourcing afin d’être capable de maîtriser le recyclage de leurs produits de demain.

Dans ce contexte, les sites internet interviennent de plus en plus comme relai d’information et vitrine de la traçabilité. La Maison Guerlain s’est engagée depuis plusieurs années dans un processus de cartographie du cycle de vie de ses produits. De ce travail est née Bee Respect, une plateforme de transparence et de traçabilité conçue en partenariat avec l’entreprise Product DNA. Accessible via guerlain.com, des informations essentielles comme la provenance des matières premières, les ingrédients utilisés ainsi que les éléments de packaging, les lieux de production ou encore l’empreinte carbone sont dévoilées afin de permettre au consommateur de faire des achats éclairés et de le transformer ainsi en « consomm’acteur ».

D’autres acteurs, comme la start-up Fairly Made, s’attaquent à l’industrie textile – connue pour être la plus polluante – en travaillant avec les plus grands groupes français (LVMH, Galeries Lafayette ou encore SMCP) vers une traçabilité sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

 

 

 

2. Paiement et donations

Si la plupart des initiatives en ligne sont liées à l’aspect l’environnemental de la RSE, l’aspect social a également sa place sur la toile. Connus sous le nom de « e-commerce solidaire », les dons en ligne au moment du paiement permettent de soutenir une cause lors d’un achat en ligne, rendant ainsi la philanthropie plus accessible que jamais. En 2021, 2,14 milliards de transactions en ligne ont été dénombrées1  : si chacune de ces transactions avait généré ne serait-ce que 5 centimes d’euros de dons, plus 107 millions d’euros auraient pu être collectés.

Il existe différentes manières d’exploiter le canal digital pour récolter des dons en ligne. Aux Etats-Unis, iGive propose à ses membres de reverser un pourcentage du montant de l’achat (de 0,6% à 26%) à l’association de leur choix gratuitement. En effet, ce sont les 919 e-commerçants participant au programme iGive, dont les géants Best Buy, Amazon, eBay ou encore Home Depot, qui prennent à leur charge le montant du don selon le pourcentage choisi. Bien que la pratique du don en ligne soit davantage répandue outre-Atlantique, elle gagne du terrain en France. La solution microDON propose ainsi aux consommateurs un arrondi sur paiement au profit d’une association au moment de régler leurs achats en magasin ou en ligne. Avec 145 millions de dons réalisés et 1 600 associations soutenues, il s’agit de la première plateforme de don cross-canal pour les acteurs du retail. Des entreprises comme H&M proposent quant à elles d’effectuer un don à l’issue du tunnel d’achat à une association choisie au préalable, don qui sera ensuite égalé par la marque elle-même ; une manière supplémentaire de promouvoir l’altruisme dans un cadre marchand. 

 

 

 

3. Le packaging réutilisable

« Environ 25% des 8,3 milliards de tonnes de plastiques produits entre 1950 et 2015 – soit l’équivalent du poids de 822 000 tours Eiffel ou de 80 millions de baleines – proviennent d’emballages, sachant que seulement 14% de ce volume global sera recyclé et qu’environ 24% du volume d’envois au sein de la supply chain globale contient… du vide. »

Assia Belkhodja, Head of eRetail and Fashion Europe chez DHL

 

L’afflux d’emballages carton et plastique est ainsi devenu un véritable défi pour les e-commerçants. En France, le nombre de colis distribués et exportés s’élève à plus d’un milliard par an. 9 entreprises sur 10 estiment déjà que le sujet de l’emballage va devenir de plus en plus important dans un avenir proche2 .

 

C’est le cas de Clarins, qui s’est associée à la start-up française Hipli, pionnière dans la conception de colis réutilisables, afin de réaliser une opération de test and learn auprès des membres de son programme de fidélité. Pour ces derniers, les produits étaient placés dans des pochettes souples, fabriquées en Europe, pouvant ensuite être repliées et retournées à l’envoyeur grâce à un système de pré-affranchissement intégré, et ce jusqu’à 100 fois. Selon Hipli, 100 colis réutilisés permettraient de réduire d’environ 25 kilos les déchets ménagers et de diminuer l’empreinte carbone de 77%. Pour l’heure au stade de test, l’entreprise entend améliorer le projet avant de le pérenniser. Plus de 350 marques proposent déjà la livraison avec emballages Hipli, comme showroomprivé.com ou Cdiscount.

 

 

 

4. La livraison verte

Représentant 10% des émissions de gaz à effet de serre, le transport de marchandises est un contributeur majeur au réchauffement climatique. Un chiffre qui n’est pas près de diminuer puisque les émissions de gaz à effet de serre du fret sont amenées à quadrupler entre 2010 et 20503. Au-delà de l’essor considérable du nombre de commandes, le e-commerce est à l’origine de flux irréguliers et imprévisibles qui constituent un frein à l’optimisation des véhicules de transport, d’autant plus si l’on considère les modes de livraison ultra-rapides comme la livraison en 24h offerte par Amazon dans le cadre du service Prime. Quant au taux de retour, de 20 à 30% en e-commerce contre 10% dans le commerce physique, il ne fait qu’accentuer la pression qu’exerce le transport sur l’environnement.

Face à ce constat, les entreprises de transport redoublent d’effort pour proposer des alternatives plus vertes. C’est le cas de DHL qui s’est fixé un objectif « Zéro émission » d’ici 2050. Dans le cadre de ce programme, la société de transport de colis allemande se constitue depuis plusieurs années une flotte « verte ». En 2021, elle a investi 3 millions d’euros pour acquérir 74 véhicules électriques en France. Elle détient également de nombreux vélos, en particulier des biporteurs et triporteurs, destinés à la livraison du « dernier kilomètre » considéré comme étant le plus polluant. DHL met également l’innovation au service de l’environnement : en s’associant à la start-up allemande Greenplan, elle a créé un algorithme de planification et d’optimisation des itinéraires permettant une réduction des émissions de CO2. En France, d’autres solutions comme la livraison collaborative entre voisins, en partenariat avec la start-up Pick me ou le système de consignes de proximité SwipeBox permettent de tendre vers des modes de livraison plus vertueux.

 

5. L’économie circulaire

Plateformes de location ou de seconde main… les initiatives en faveur de l’économie circulaire abondent de toute part. Le marché mondial de l’occasion devrait croître de 15 à 20% chaque année au cours des 5 prochaines années4. Si 70% des Français privilégient encore les sites et les applications de vente entre particuliers tels que LeBonCoin ou Vinted pour effectuer ce type d’achat, ils sont 31% à favoriser des sites spécialisés dans la seconde main tels que BackMarket et 28% à s’orienter vers des enseignes classiques qui se sont ouvertes à l’économie circulaire5.

A ce titre, la marque Maje, s’est lancée dans la location en 2021 et dans la seconde main en 2022 à travers son programme « Dream Tomorrow », qui vise à limiter l’impact de l’activité de l’enseigne sur l’environnement. Dans le cadre de la location, il s’agit de proposer les pièces les plus habillées, comme des robes de cérémonie ou des tenues festives, issues de collections en cours ou de saisons précédentes via un espace dédié sur le site internet. A celles et ceux qui dénoncent les effets néfastes de la location sur l’environnement, la griffe assure que tous les vêtements loués sont nettoyés par un service de pressing écoresponsable et utilisant des emballages réutilisables. Quant à la seconde main, la marque propose à sa communauté de vendre d’anciennes pièces, pour recevoir en échange des bons d’achat utilisables en boutique ou sur son site dédié à la seconde main.

 

 

Le « pre-loved » a également le vent en poupe du côté des Maisons de luxe. C’est le cas de Gucci qui a su se démarquer en 2021 avec le lancement de son e-concept store « Vault ». Cet espace unique propose des pièces Gucci vintage, chinées par les archivistes de la Maison auprès de particuliers et collectionneurs du monde entier, qui sont ensuite reconditionnées et parfois même customisées. Un « cabinet de curiosités digital, où s’entremêlent passé, présent et futur » selon la Maison italienne.
Le thème de l’économie circulaire vous intéresse ? Lisez notre article sur la loi AGEC et ses applications.

 

 

Conclusion

La responsabilité sociétale des entreprises touche tous les aspects du retail, du prêt-à-porter à la cosmétique, de la fast fashion à l’industrie du luxe. Le e-commerce a rebattu les cartes de nos modes de consommation et de nos aspirations depuis la crise du covid-19. Les marques ont dû s’adapter aux nouveaux enjeux sociaux et environnementaux auxquelles elles étaient confrontées, et les initiatives éco-responsables ont fleuri.  Certaines, comme le micro-don, peuvent être mises en place relativement rapidement et facilement, tandis que d’autres, comme la traçabilité, sont plus complexes et couteuses à mettre en place. 

Adone Conseil place également les problématiques RSE au cœur de ses préoccupations (découvrez notre politique RSE). A ce titre, les engagements du cabinet ont été récompensés par la certification Eco-Vadis qui évalue la qualité de l’intégration de la RSE en entreprise, et notre Comité RSE œuvre chaque jour pour qu’Adone prospère en ayant un impact positif. 

Adone vous aide à répondre aux enjeux d’éco-responsabilité, qu’il s’agisse de production responsable, de traçabilité, de logistique décarbonée, d’économie circulaire, et bien plus encore  !  Découvrez notre offre RSE & développement durable ou bien contactez-nous pour un projet précis.

 

1 Fevad, 2022

2 Etude « Rethinking Packaging : a DHL perspective on the future of packaging in the logistics industry”, 2020

3 International Transportation Forum, 2015

4 Fevad, 2021

5 Invibes, 2022

E-commerce et RSE, ou comment concilier croissance et durabilité

Le e-commerce s’est imposé durant la crise sanitaire comme un canal incontournable pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou secteur d’activité. En 2020, les ventes sur Internet ont atteint 112 milliards d’euros, soit une croissance de 8,5% par rapport à 2019. En outre, les Français n’ont jamais été aussi nombreux à commander en ligne avec près de 42 millions de cyberacheteurs, ce qui représente une augmentation de 1,5 million en un an (Fevad, 2021). Si 2020 a bousculé les prévisions e-commerce, 2021 a été synonyme de stabilisation de l’activité et de fidélisation des habitudes d’achats. De fait, les ventes sur internet ont dépassé les 129 milliards d’euros et plus de 150 000 nouveaux acheteurs en ligne ont été dénombrés en 2021 (Fevad, 2022).

En parallèle, les inquiétudes sur les conséquences néfastes de l’e-commerce se sont amplifiées. D’une part, les consommateurs, de plus en plus conscients de l’impact de leurs achats en ligne sur l’environnement et la société, favorisent les entreprises faisant preuve de responsabilité en proposant des alternatives durables. D’autre part, la RSE est considérée comme une priorité pour 90% des sites e-commerce qui augmentent sans cesse leurs investissements dans ce domaine (LSA/Fevad, 2021) ; en témoigne la Charte pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne signée en 2021 et réalisée de concert entre des grands acteurs du e-commerce (Cdiscount, eBay, Fnac Darty ou encore La Redoute) et la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance) sous l’égide de l’Etat.

C’est ainsi que les initiatives en faveur de la responsabilité sociétale des entreprises se multiplient en ligne afin de consommer de manière plus raisonnée.  Désormais, la RSE se retrouve sur l’ensemble de la chaine de valeur : de la fabrication du produit (traçabilité), à la commercialisation (paiement, donations) en passant par la préparation de commande (packaging réutilisable), la livraison (livraison verte) et enfin la seconde vie (économie circulaire). Retour sur 5 façons de concilier e-commerce et RSE.

La traçabilité du produit

Certifications, normes ou labels écoresponsables : de quoi parle-t-on dans le monde des textiles ?

En octobre dernier, Adone vous partageait un article sur les certifications, normes et labels dans le monde de la cosmétique (consultable ici). Mais dans un marché mondialisé, les acteurs de l’industrie textile ne font pas exception : eux aussi sont sujets aux réglementations des pays depuis lesquels ils importent, ou vers lesquels ils exportent. Chaque pays ou zone d’échange ayant ses propres règles, il s’agit d’une problématique complexe pour les fabricants : respect des règles en matière d’étiquetage, limitation voire interdiction des produits chimiques dans les produits, recyclabilité… 

 

Adone vous propose donc de revenir sur les règles, normes et labels du monde du textile, et de vous permettre de savoir sur lesquels miser pour agir pour le climat, limiter les déchets et respecter des normes sociales sur toute votre chaine de production. 

1. Un cadre réglementaire variable selon les pays

Sur un marché textile mondialisé, les évolutions législatives constantes forcent les producteurs comme les distributeurs à continuellement faire évoluer l’étiquetage comme la composition des produits. Quels sont les principaux changements observés en la matière ? 

 

Aux USA tout d’abord, la FTC (Federal Trade Commission) a modifié en 2020 une partie de la réglementation sur l’étiquetage textile pour aider les fabricants, les importateurs et les détaillants à développer des étiquettes répondant aux exigences de plusieurs pays. 

 

En Chine ensuite, le Comité Technique National de l’Administration de la Normalisation pour les Vêtements (NTCGSAC) publie les normes obligatoires imposées à l’industrie textile. Ces règles s’appliquent aux textiles commercialisés en Chine, qu’ils soient fabriqués sur place ou importés. 

 

Autre exemple avec le Japon, qui, bien qu’il n’existe pas de réglementation dédiée au prêt-à-porter, doit se conformer à la convention Household Goods Quality Labeling Law concernant l’étiquetage. Les taxes sur les textiles importés au Japon prennent en compte de la composition et de la qualité du produit. 

 

La Directive UE 1007/2011 définie quant à elle les règles d’étiquetage des produits textiles (4) au niveau européen. Depuis les années 2000, l’Union Européenne alimente un cadre réglementaire rigoureux. La réglementation REACH, apparu en 2007 (règlement 1907/2006), permet de limiter l’utilisation de substances toxiques dans l’industrie en général, bien que cela n’empêche pas les scandales sanitaires d’éclater. A l’instar de celui des cuirs pulvérisés au DMF (diméthylfumarate), un antifongique irritant qui avait causé en 2008 des hospitalisations de consommateurs (qui étaient entrés en contact avec des peaux contaminées sur des chaussures, des canapés et des vêtements pour enfants). (5) (6). 

 

De nouvelles interdictions ont ainsi été prononcées et la réglementation est mise à jour régulièrement. Aujourd’hui, déjà plus de 20 000 substances chimiques sont connues et régulées (7), comme le bisphénol ou le chrome, dont les teneurs sont surveillées dans les articles de mode en cuir par exemple (8)(9). La réglementation européenne évoluera encore, avec notamment une application de REACH et de l’Ecolabel européen pour tous les textiles dans un avenir proche (7bis) 

 

Enfin, localement, la France est également motrice dans la démarche écoresponsable du secteur textile : la loi AGEC (à laquelle Adone a consacré un article accessible juste ici) prévoit un meilleur encadrement de la publicité, de la production et des produits commercialisés en France de manière générale. Depuis février 2020, les acteurs du textile sont encouragés à (10) : 

  1. Sortir du plastique jetable 
  2. Informer de façon claire, factuelle et intègre le consommateur 
  3. Favoriser le réemploi et l’économie circulaire 
  4. Agir contre l’obsolescence programmée 
  5. Optimiser le ratio production conforme/consommation de ressources 

2. Quelques normes

Les normes dans l’industrie textile peuvent concerner l’ensemble des produits textiles, ou bien seulement certaines catégories de produits. Elles sont très nombreuses, par exemple plus de 670 normes s’appliquent en France sur le domaine textile.  

 

Pour citer quelques exemples de norme rencontrées sur notre marché : 

  • La norme ISO 14001, qui concerne toute organisation, à l’échelle mondiale, s’applique également dans le secteur textile. Il s’agit une norme qui mesure la performance énergétique d’une production, et garantit que le producteur tend à limiter l’impact environnemental de ses processus de fabrication. Et tout cela en adoptant une vision systémique : c’est le système de production tout entier qui est étudié, et non simplement une partie.  
  • En Europe, pour harmoniser le système de taille, la norme facultative EN13402 existe, bien qu’elle ne soit pas obligatoire (12). 
  • La norme française EN 14682 s’attache à ce que tous les vêtements pour enfants de moins de 14 ans évitent le risque de coincement accidentel par des cordons (11). 
  • La norme française EN 14878:2007 veille quant à elle à ce que les vêtements de nuit pour enfants ne présentent pas de risques d’inflammabilité.  

3. … Et de nombreux labels ! 

De nombreux acteurs (ONG, association, instituts de recherche…) établissent des labels qui garantissent de manière indépendante et contrôlée le respect du cycle de vie responsable du produit textile ou au moins d’une partie de ses composants.  

Voici ci-dessous plusieurs illustrations de label textiles : 

 

 

LABELS OEKO-TEX 

Concernant les tissus, linges de maison, mobiliers textiles… les labels d’Oeko-Tex sont proposés par une association allemande qui possède 17 instituts de recherche en Europe et au Japon. Afin d’être certifié, il faut réaliser des tests sur les composants du produit (cuirs, fils, boutons, garnissage, doublures…), à la fois sur le site de production, et de façon aléatoire sur les produits en circulation sur le marché pour prouver la non-nocivité du produit. Les tests portent sur 300 substances, le pH, la qualité des couleurs… le label n’est valable qu’une seule année, en raison de la mise à jour continue des critères d’évaluation par rapport aux avancées scientifiques (13). 

Exemples : 

  • Leather Standard by Oeko-Tex pour la non-nocivité du cuir 
  • STeP by Oeko-Tex pour qualifier les acteurs respectueux de l’environnement et des hommes 
  • OEKO-TEX Standard 100 

 

 

 

LABEL GRS 

Garantissant au minimum 20 % de produits recyclés dans les textiles contenant du coton et du polyester, le label GRS est également un gage de responsabilité sociale ! En effet, il s’attache à ce que le cycle de vie du produit soit tracé, que les conditions des travailleurs de chaque partie prenante soient conformes au droit international, et à certains standards tels que la liberté de syndicat ou la couverture santé. Il s’applique aux entreprises dans plus de 50 pays, et sur des activités telle que la couture, la filature, le tricotage, l’impression, le piquage, le tissage ou encore la teinture. Mais il s’applique également aux recycleurs et transformateurs de matières recyclées, comme les fabricants d’emballages notamment. Enfin, la réduction des déchets et la limitation de l’utilisation des ressources énergétiques figurent également au cœur des critères du label GRS. 

 

 

LABEL GOTS 

Le label GOTS a été créé en 2002 par la réunion de 4 membres américain, allemand, britannique et japonais (Organic Trade Association, Japan Organic Coton Association, International Association of Natural Textile Industry (UK) et JOCA (Japon). Il valorise un mode de production biologique et socialement responsable, en accord avec la législation européenne. Valable un an, le label GOTS garantit qu’au moins 70% du tissu est fabriqué à partir de fibres naturelles issues de l’agriculture biologique. Les conditions de culture, comme celle du coton, ne sont en revanche pas contrôlées.  

 

 

LABEL BLUEDESIGN 

BlueDesign est un label proposé par un organisme privé basé en Suisse, appartenant à la firme multinationale SGS, spécialisée depuis plusieurs décennies dans les services aux entreprises et la certification. Bien que lié à une activité à but lucratif, il a le mérite de promouvoir un système de management de l’impact social et environnemental sur l’ensemble de la chaine de valeur, et ce pour tous les départements d’une production, notamment dans l’industrie textile et manufacturière. Il adopte une démarche holistique de la RSE en ciblant et contrôlant la consommation d’eau et d’énergie, aux déchets, aux émissions de gaz à effet de serre, à l’exploitation des enfants, à la corruption dans la gouvernance, à la présence de substances toxiques dans les produits, etc… (15). 

 

 

LABEL LENZING ECOVERO 

Marque déposée du fabricant Autrichien Lenzing, l’ECOVERO est une fibre textile artificielle issue du bois. Avec un cahier des charges relativement long, ce label fait de sa viscose écologique un matériau à considérer lorsque l’on conçoit des vêtements éthiques. Le Lenzing Ecovero est biodégradable et issu uniquement de forêts éco-gérées. La fabrication de cette viscose durable réduit son impact environnemental et humain par rapport à une viscose classique bien plus polluante (17) (18). 

 

 

ECOLABEL EUROPEEN POUR LES TEXTILES 

En limitant la présence de substances dangereuses pour l’environnement et pour la santé, et en réduisant la pollution de l’air et de l’eau durant la production des fibres, obtenir l’Ecolabel européen pour l’industrie textile est une façon simple et fiable de concrétiser une partie de sa politique RSE. Sa certification est délivrée par l’AFNOR (16). 

A noter qu’il garantit également la résistance au rétrécissement durant les phases de lavage/séchage, ainsi que la résistance des couleurs à la transpiration, au lavage, au frottement et à l’exposition à la lumière. Un moyen efficace de s’assurer de la durabilité de nos vêtements, n’est-ce pas ? 

 

 

Cradle To Cradle est un label créé en 2010 pour les produits réutilisables non alimentaires. Ce label garantissant de bonnes conditions pour l’utilisation de matériaux, l’énergie, l’eau et la main-d’œuvre. On le retrouve sur un très grand nombre de produits et matériaux, dont le textile et les matériaux de construction. Le label est géré par le Cradle to Cradle Products Innovation Institute, ONG internationale et il applique des critères progressifs sur cinq niveaux : « basic », « bronze », « silver », « gold » et « platinum ». 

 

Les ambitions d’une production textile plus responsable font naître de plus en plus de réglementation nationales, européennes ou internationales avec la contrainte de la lisibilité des réglementations en vigueur, la pression sur les entreprises pour se mettre et se maintenir en conformité et pour l’harmonisation de ces multiples règles dans un marché mondialisé. 

Conclusion

Ainsi, les récentes et nombreuses évolutions législatives engendrent des cadres juridiques variables pour les acteurs du textile. Quelques normes existent pour encadrer les processus industriels et opérationnels, mais de nombreux labels sont à disposition des producteurs et distributeurs pour mesurer et réduire les impacts environnementaux de leurs produits. Alors que le cadre législatif français dans le textile est amené à grandement évoluer (entrée en vigueur des lois AGEC et Climat et Résilience en 2023), il est en tout cas plus que jamais nécessaire de maitriser les notions de normes, certifications, et labels. 

Adone Conseil vous accompagne dans vos démarches pour rendre vos activités alignées avec l’éco-responsabilité !