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Reporting Extra-Financier : un atout stratégique pour le luxe

Temps de lecture : 5min

Dans un contexte où la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) occupe une place croissante, les acteurs du luxe sont de plus en plus soumis à des exigences strictes en matière de reporting extra-financier 

Ce reporting, désormais incontournable, oblige les entreprises à rendre compte de leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) 

Toutefois, au-delà de la conformité réglementaire, il représente également une opportunité stratégique pour les entreprises du luxe. Ainsi il permet de renforcer leur engagement envers des pratiques durables et éthiques, en cohérence avec leurs valeurs d’excellence et d’innovation. 

Adone Conseil vous propose des solutions concrètes pour appréhender efficacement le reporting extra-financier et adapter votre organisation à cette obligation incontournable.  

Dans cet article, nous explorerons des pistes pour améliorer la gestion et la traçabilité des données, souvent éparpillées entre différentes entités, afin de produire des rapports fiables et conformes aux normes internationales. Nous parlerons des approches à mettre en oeuvre afin de choisir les outils les plus adaptés pour centraliser la collecte des données, assurer leur fiabilité et fédérer vos équipes autour de cet enjeu.  

Enfin, nous aborderons les manières d’intégrer ces pratiques aux systèmes d’information (SI) existants tout en maximisant leur valeur stratégique.

Pour aller plus loin

Retrouverez notre guide de la traçabilité pour un luxe durable.

 

De récentes obligations légales : de la DPEF à la CSRD

La DPEF : une première étape vers la transparence extra-financière

Introduite en 2017, la déclaration de performance extra-financière (DPEF) impose aux grandes entreprises françaises de publier des informations sur leur impact environnemental, social, et sociétal. Cette obligation s’applique aux entreprises qui remplissent certains critères de taille (plus de 500 salariés et un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros), et elle vise à mieux informer les parties prenantes (investisseurs, consommateurs, etc.) sur les pratiques durables des entreprises. 

Les principaux objectifs de la DPEF sont : 

  • Mettre en lumière les risques liés à l’ESG ; 
  • Présenter les politiques mises en place pour les gérer ; 
  • Décrire les résultats obtenus. 

Cependant, cette approche reste assez flexible et laisse aux entreprises une certaine latitude pour structurer leur reporting. 

 

La CSRD : une réponse à l’essor des attentes en matière de durabilité

La corporate sustainability reporting directive (CSRD), adoptée par l’Union européenne en 2022, marque une rupture nette par rapport à la DPEF. Elle impose un cadre beaucoup plus strict, standardisé et étendu pour la publication des informations extra-financières. Cette nouvelle directive vise à harmoniser le reporting de durabilité dans toute l’Europe, avec l’objectif d’améliorer la comparabilité et la fiabilité des données publiées. 

Voici les principaux changements apportés par la CSRD : 

  • Élargissement du champ d’application : La CSRD s’applique à un plus grand nombre d’entreprises, incluant désormais les PME cotées, les grandes entreprises et les filiales européennes de sociétés internationales. 
  • Standardisation du reporting : Contrairement à la DPEF, la CSRD impose l’utilisation de normes européennes de reporting de durabilité (European sustainability reporting standards – ESRS), qui couvrent des thématiques spécifiques comme le climat, les droits de l’homme et la gouvernance. 
  • Vérification externe obligatoire : Les informations devront désormais être auditées par un organisme tiers indépendant, renforçant la crédibilité des données publiées. 
  • Intégration dans le rapport de gestion : Les informations de durabilité devront être intégrées directement dans le rapport de gestion annuel des entreprises, et non dans un rapport séparé. 

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La gestion de la donnée, la colonne vertébrale du reporting extra-financier

Le reporting extra-financier nécessite une gestion rigoureuse des données, qui repose sur deux éléments cruciaux : leur qualité et leur accessibilité.  

Dans le secteur du luxe, la complexité vient souvent du fait que ces entreprises disposent d’un grand nombre de filiales et d’unités opérationnelles éparpillées à travers le monde, ce qui rend la collecte et le stockage des données complexes. Mais alors, comment mener une campagne de collecte de données fiable et aligner l’ensemble de son organisation ?

 

Cartographier les flux de données

Le succès d’une campagne dépend avant tout de la fiabilité des informations recueillies. Une collecte efficace doit commencer par une cartographie précise des flux de données, identifiant clairement quelles informations sont nécessaires, qui en est responsable et comment elles sont actuellement collectées. Cette cartographie doit également inclure une analyse des points de friction potentiels, tels que les silos de données, les redondances ou les sources d’information dispersées. Une fois ces flux identifiés, il est important de définir des protocoles standardisés pour la collecte, en veillant à la qualité et à la vérifiabilité des données à chaque étape. 

 

Définir une gouvernance centralisée et former les collaborateurs

La réussite d’une campagne dépend également de la capacité de l’entreprise à mobiliser l’ensemble de ses équipes autour de ce temps fort de l’année. Cela est particulièrement crucial dans un secteur comme le luxe, où l’intégration des valeurs ESG à la stratégie globale nécessite un alignement parfait entre les différents services. Une gouvernance centralisée sera indispensable pour piloter l’ensemble du reporting extra-financier, gérer les outils utilisés, assurer la conformité aux normes internationales, et définir les méthodologies de collecte de données. Il sera en parallèle recommandé de nommer des responsables ESG dans chaque département et entité, afin de veiller à la bonne exécution des processus.  

Pour finir, veiller à s’assurer de la formation des équipes sera crucial, afin qu’elles comprennent non seulement l’importance de ces nouveaux processus, mais aussi la manière dont les données doivent être collectées et exploitées.

 

S’assurer de la qualité de la donnée

De plus, la mise en place de mécanismes de vérification interne, tels que des audits réguliers ou l’utilisation d’outils d’analyse avancée capables de détecter les anomalies peut grandement contribuer à l’amélioration de la qualité de la donnée. La collaboration avec des partenaires externes spécialisés dans la collecte de données ESG peut également s’avérer bénéfique, afin de s’assurer de la conformité aux standards internationaux. 

Centraliser la donnée 

Pour finir, une des clés pour améliorer le stockage des données est la mise en place d’une stratégie de data management efficiente qui passe par la centralisation. En effet, dans un secteur comme le luxe, où les informations sont souvent dispersées entre plusieurs filiales et unités opérationnelles, la centralisation permet non seulement de briser les silos d’informations, mais aussi de garantir une meilleure cohérence dans l’analyse et l’exploitation des données. 

Cependant, cette centralisation n’est que la première étape. Pour maximiser l’efficacité du reporting, il est essentiel de tirer parti des données déjà présentes dans les systèmes d’information de l’entreprise. Il est donc crucial d’adopter des solutions technologiques adaptées, qui doivent être intégrées autant que possible aux SI existants. Cette interconnexion est la clé pour fluidifier et automatiser les processus, permettant non seulement de répondre efficacement aux exigences réglementaires, mais aussi d’apporter une réelle valeur ajoutée stratégique. 

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Bien choisir son outil de reporting et faciliter l’intégration aux autres systèmes

Au cours de ces dernières années, de nombreux acteurs ont émergé proposant des solutions technologiques spécialisées sur le reporting extra-financier. Choisir le bon outil est donc essentiel pour les acteurs du luxe qui doivent concilier l’intégration fluide dans leurs systèmes d’information avec la nécessité de fournir des rapports précis et cohérents.

L’intégration de ces systèmes de stockage avec les systèmes d’information existants est un autre défi de taille. Les entreprises du luxe peuvent tirer parti des outils d’intégration de données, comme les ETL (Extract, Transform, Load) ou des APIs (Application programming interface), qui facilitent l’agrégation des données provenant de différentes sources, sans perturber les processus existants. 

Les acteurs du luxe, qui ont souvent des systèmes d’information à la fois complexes et personnalisés, doivent s’assurer que les outils de reporting choisis s’intègrent harmonieusement à leur infrastructure existante. Cela passe par une interopérabilité des outils choisis, capable de s’intégrer avec les systèmes ERP ou d’autres outils déjà en place (PLM, EMS, TSM, outils d’analyses de cycle de vie ou de traçabilité fournisseurs, etc…). Les API ouvertes sont souvent une solution efficace pour assurer une telle intégration. Dans le cadre du RFP (Request for proposal), il faudra enfin s’assurer que l’éditeur soit conforme aux normes de reporting reconnues (comme GRI, SASB, GHG Protocol, etc.) et qu’il a fait ses preuves dans ce domaine. Choisir un outil évolutif permettra également d’intégrer l’évolution des réglementations et des normes de reporting qui surviendrait. 

Enfin, l’avenir du reporting extra-financier se situe probablement dans l’automatisation et l’analyse prédictive, des besoins déjà exprimés par les directions en charge du reporting chez les acteurs du luxe. En utilisant des technologies telles que l’intelligence artificielle ou le machine learning, les entreprises du luxe peuvent non seulement automatiser le processus de collecte et de reporting, mais également prédire l’impact de certaines décisions stratégiques sur leur empreinte ESG. Des outils indispensables pour mieux anticiper les risques ESG, optimiser leurs performances, gagner la confiance des parties prenantes et finalement répondre aux exigences réglementaires croissantes.  

Une gestion optimisée de son reporting ESG ne se limite donc pas à une seule question de conformité. Elle permet une meilleure allocation des ressources en charge de la donnée, contribue à la réduction des coûts opérationnels, et consolide la résilience de l’entreprise face aux enjeux environnementaux et sociétaux. En anticipant les évolutions réglementaires et en se positionnant en tant que leader responsable, l’entreprise ne se contentera pas de répondre aux exigences légales, mais parviendra à se différencier sur un marché du luxe de plus en plus compétitif, tout en consolidant son avantage stratégique à long terme.

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En conclusion

De l’évolution des obligations légales, avec le passage de la DPEF à la CSRD, à l’importance cruciale de la gestion rigoureuse des données, il est certain que le reporting extra-financier ne se limite pas à une simple exigence de conformité. Il représente une occasion pour les entreprises du luxe d’intégrer des pratiques durables au cœur de leur stratégie, renforçant ainsi leur image et leur compétitivité.

En outre, il ne faudra pas non plus négliger l’importance de sélectionner des outils de reporting adaptés, et de les intégrer de manière fluide aux systèmes d’information en place. La très forte évolution des solutions du marché en témoigne : l’automatisation et le développement de l’intelligence artificielle ouvrent d’ailleurs de nouvelles perspectives pour mieux anticiper les risques et améliorer les performances ESG.

 

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